Déclaration fiscale des panneaux photovoltaïques : tout ce que vous devez savoir

Photo of author

De Ugo

L’installation de panneaux photovoltaïques connaît un essor considérable en France, avec une augmentation notable des installations résidentielles et commerciales. En 2023, le nombre de nouvelles installations photovoltaïques a atteint un record, avec plus de 100 000 nouveaux systèmes connectés au réseau. Cette croissance est en grande partie due aux incitations financières et aux préoccupations environnementales croissantes. Cependant, il est crucial pour les propriétaires et les entreprises de comprendre les implications fiscales liées à ces installations. Une bonne connaissance des aspects fiscaux permet de maximiser les avantages financiers et d’éviter les mauvaises surprises lors des déclarations d’impôts.

La TVA sur l’installation des panneaux solaires

Taux de TVA applicable selon la puissance et l’ancienneté du logement

Le taux de TVA pour l’installation de panneaux solaires photovoltaïques varie en fonction de la puissance de l’installation et de l’ancienneté du logement :

  • Pour les installations de puissance inférieure ou égale à 3 kWc, un taux réduit de TVA à 10% s’applique si le logement a plus de 2 ans.
  • Pour les installations de plus de 3 kWc ou les logements de moins de 2 ans, le taux normal de TVA à 20% s’applique.
  Quelle démarche pour trouver une assurance auto quand on est résilié ou malussé ? 

Conditions pour bénéficier du taux réduit de 10%

Pour bénéficier du taux réduit de 10%, vous devez remplir les conditions suivantes :

  1. L’installation doit avoir une puissance inférieure ou égale à 3 kWc.
  2. Le logement doit être achevé depuis plus de 2 ans.
  3. L’installation doit être réalisée par un professionnel qualifié.

Ce taux réduit s’applique à la fois sur le matériel et la main d’œuvre.

L’imposition des revenus issus de la vente d’électricité

Cas des installations de moins de 3 kWc : exonération d’impôt

Les propriétaires d’installations photovoltaïques de moins de 3 kWc bénéficient d’une exonération totale d’impôt sur le revenu pour la vente d’électricité, sous certaines conditions :

  • L’installation doit être raccordée au réseau public en deux points maximum.
  • L’installation ne doit pas être liée à une activité professionnelle.

Malgré cette exonération, il reste obligatoire de déclarer ces revenus aux impôts en utilisant le formulaire 2042C Pro.

Cas des installations de plus de 3 kWc : imposition en BIC

Pour les installations de plus de 3 kWc, les revenus issus de la vente d’électricité sont imposables dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).

Options de déclaration : micro-BIC ou régime réel

Deux options de déclaration sont possibles :

  1. Régime micro-BIC : Si le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 176 200 €, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 71% sur vos revenus. Seuls 29% des revenus sont donc imposables.
  2. Régime réel simplifié : Ce régime permet de déduire les charges réelles liées à l’installation. Il est obligatoire si le chiffre d’affaires dépasse 176 200 € par an, mais peut être choisi volontairement en dessous de ce seuil.
  Crédits alternatifs : comment financer un projet immobilier sans banque ?

Le choix entre ces deux régimes dépend de votre situation personnelle et du montant des charges réelles liées à votre installation photovoltaïque.

La taxe foncière et les panneaux solaires

Exonération pour les installations sur toiture

Les installations de panneaux solaires sur toiture bénéficient généralement d’une exonération de la taxe foncière. Cette exonération s’applique lorsque les panneaux sont intégrés au bâti et ne modifient pas la structure de l’immeuble. Par conséquent, les propriétaires de maisons équipées de panneaux photovoltaïques sur le toit ne verront pas leur taxe foncière augmenter en raison de cette installation.

Cas des installations au sol

En revanche, les installations de panneaux solaires au sol peuvent être soumises à la taxe foncière. Ces installations sont considérées comme des constructions nouvelles et peuvent entraîner une augmentation de la valeur locative cadastrale, qui sert de base au calcul de la taxe foncière. Il est donc important de vérifier auprès de votre mairie les implications fiscales spécifiques à votre projet.

Les autres taxes et redevances

TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité)

Le TURPE est une redevance payée par tous les utilisateurs du réseau électrique en France, y compris ceux qui produisent de l’électricité via des panneaux photovoltaïques. Cette tarification couvre les coûts de gestion, d’entretien et de développement des réseaux publics d’électricité. Le montant du TURPE dépend de plusieurs facteurs, dont la puissance souscrite et le type de raccordement. En moyenne, le TURPE représente environ 30% de la facture d’électricité.

IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux)

L’IFER s’applique aux installations photovoltaïques de plus de 100 kW. Cette taxe est calculée en fonction de la puissance électrique installée et est due chaque année. Pour les installations mises en service avant le 1er janvier 2021, le tarif est de 8,36 € par kW, tandis que pour celles mises en service après cette date, le tarif est de 3,479 € par kW. Les recettes de l’IFER sont partagées entre les collectivités territoriales.

  Espace client Filbanque : Un accès pratique et sécurisé à vos comptes bancaires

Taxe d’aménagement pour les installations au sol

Les installations de panneaux solaires au sol peuvent également être soumises à la taxe d’aménagement. Cette taxe est due lors de la délivrance du permis de construire ou de la déclaration préalable de travaux. Le montant de la taxe d’aménagement est calculé en fonction de la surface de l’installation et du taux fixé par les collectivités locales. Il est donc essentiel de se renseigner auprès de votre mairie pour connaître les taux applicables et les éventuelles exonérations.

Les démarches déclaratives

Formulaires à remplir

Pour déclarer vos revenus issus de la vente d’électricité photovoltaïque, vous devez remplir le formulaire 2042C Pro lors de votre déclaration de revenus annuelle. Si vous optez pour le régime réel simplifié, le formulaire 2031 et ses annexes seront nécessaires. Pour les installations soumises à la TVA, le formulaire 3517-S doit être utilisé pour déclarer et payer la TVA.

Échéances à respecter

Les déclarations doivent être effectuées chaque année avant les dates limites fixées par l’administration fiscale, généralement entre avril et juin. Il est crucial de respecter ces échéances pour éviter des pénalités et des intérêts de retard.

Conclusion

Comprendre la fiscalité des panneaux photovoltaïques est essentiel pour maximiser les avantages financiers et éviter les mauvaises surprises. Les taux de TVA, l’imposition des revenus, et les diverses taxes et redevances doivent être bien maîtrisés.

Se renseigner en détail et consulter un professionnel peut vous aider à naviguer les complexités fiscales et à optimiser vos déclarations. Une bonne préparation vous assure de tirer le meilleur parti de votre investissement photovoltaïque.

Laisser un commentaire